Les chiffres de l’adoption – De 1980 à 2019 🔢
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Plusieurs tendances se dessinent en ce qui concernent l’adoption depuis 1980. On parle ici d’adoption dite internationale, c’est-à-dire de pays étrangers vers la France.
La première question que je me suis posée est « combien sommes-nous d’adoptés en France ? ».
C’est une question à laquelle j’ai clairement beaucoup de mal à trouver une réponse précise.
Mais j’ai tout de même réussi à trouver plusieurs données concernant l’adoption internationale depuis 1980.
Évolution de l’adoption internationale
Depuis 1980, on compte 98 948 adoptions dites internationales.
Les adoptions depuis 2001 ont été faites par 117 pays, dont le pic de pays est de 77 en 2004. D’ailleurs, sur ces années, entre 2003 et 2006, le nombre d’adoptions tournaient en moyenne autour de 4 000 par an.
Depuis 2010, on observe une baisse radicale du nombre d’adoptions. Ceci peut s’explique par le fait que le principal pays originaire des adoptions était Haïti. Or, en janvier 2010, Haïti a été fortement impacté par un tremblement de terre où 300000 personnes ont perdu la vie. En conséquence, les adoptions ont été suspendues dans le pays pendant ces dix dernières années. Depuis début 2020, les adoptions sont suspendues du fait de la situation sécuritaire instable.
En plus de cette baisse du nombre d’adoptions, passées sous la barre de 1000 adoptions par an depuis 2015, le nombre de pays concernés par cette baisse a également chuté. En 2019, 41 pays étaient concernés, presque presque deux fois moins que le nombre de pays il y a 15 ans.
Pourquoi un déclin des adoptions internationales ?
Depuis 2015, le nombre d’adoptions est passé sous la barre des 1000 adoptions par an.
Le nombre de pays où il est possible d’adopter a drastiquement réduit
Que ce soit pour des raisons politiques, économiques ou sociales.
De plus, sur les 117 pays qui ont été impliqués dans l’adoption internationale avec la France, voici les informations qui ressortent, en 2020 :
- 43 pays n’ont aucune information disponible sur France Diplomatie quant au processus d’adoption.
- 22 pays ont suspendus l’adoption internationale. (Volonté du pays ou de la France)
- 2 pays interdisent depuis l’adoption internationale : Éthiopie et Roumanie
- 2 pays ne prennent plus de dossiers : Afrique du Sud et Arménie
- 1 pays est déconseillé par France Diplomatie : Mexique
Sur les 117 pays impliqués, on peut donc considérer qu’actuellement 70 pays qui sont « hors jeu » !
Mise en place de la Convention de La Haye de 1993
Cette convention de La Haye de 1993 régule l’adoption afin « d’établir des garanties pour que les adoptions internationales aient lieu dans l’intérêt supérieur de l’enfant et dans le respect des droits fondamentaux qui lui sont reconnus en droit international ».
Elle rappelle que la priorité est que les enfants soient élevés dans leurs familles ou adoptés dans leur pays d’origine.
Elle interdit également les adoptions individuelles. Auparavant, des parents adoptants pouvant se rendre sur place pour adopter un enfant, de manière privée. Ceci est à présent interdit. Toute personne souhaitant adopter doit passer par un organisme ou une association reconnue dans le pays où elle se rend. (Il s’agit des notamment des OAA, Organismes Autorisés pour l’Adoption.)
Ainsi, la « fermeture » des frontières pour les adoptions internationales est également lié à cette convention :
- pour les pays l’ayant ratifié et qui ont ce processus à mettre en place
- pour les pays qui l’ont ratifié et de ce fait, ont peu d’enfants à proposer pour les pays étrangers.
La Bolivie en chiffres
En ce qui concerne la Bolivie, comme il s’agit de mon pays d’origine, j’ai regardé un peu plus en détail les chiffres.
Depuis 2001, il y a eu 177 adoptions internationales.
Cependant, il n’y en a plus depuis 2012. La dernière date de 2011 avec une seule adoption sur cette année-là.
En effet, les adoptions ont été suspendues car la Bolivie exige une convention bilatérale avec chaque pays.
Dans l’attente de la mise en place de cette convention, les adoptions internationales avec la France ont été suspendues.
De plus, à l’époque du Président Evo Morales, celui-ci avait décidé de stopper l’adoption internationale afin de privilégier l’adoption national des enfants.
Des chiffres alarmants ?
Cette tendance à la baisse donne parfois lieu à quelques discours alarmistes, notamment en comparaison aux 30 000 dossiers en attente de trouver un enfant et 10 000 nouveaux dossiers annuels.
En effet, suivant une étude de 2007, les adoptions internationales représentent 80% des adoptions totales en France ! Ce recul signifierait donc une baisse des adoptions internationales possible malgré la « demande ».
Mais si l’on peut en considération le bien-être de l’enfant et tout ce qu’implique une adoption internationale pour lui (déracinement, rupture complète des liens avec sa famille biologique en cas d’adoption plénière, etc), ce recul signifie également que la Convention de LaHaye est appliquée par les pays qui l’ont ratifié. Ou du moins, les pays tentent de la mettre en place et de la faire respecter.
Ressources
Pour les informations concernant les pays : France Diplomatie
Pour les chiffres détaillés de 1980 à 2019 : data.gouv.fr
Convention de La Haye 1993 : texte intégral ou informations Wikipédia
3 commentaires
Julie · 24 novembre 2020 à 12h15
Qu’en est-il des adoptions nationales ? Subissent-elles aussi une telle chute au cours de ces dernières années ?
J’imagine que vouloir adopter dans le contexte actuel doit représenter un casse-tête sans nom, encore pire qu’habituellement. Bon courage aux parents en attente d’enfant, mais aussi à tous ces enfants en attente de parents 💗
Sunitha Mentior · 24 novembre 2020 à 15h01
Normalement, à moins que les enfants ne soient trop âgés, en fratrie, en situation d’handicap ou de maladie, ils n’auront aucun problème pour trouver des adoptants ce qui n’est pas cas de tous ces parents adoptifs potentiels en demande, surtout si eux, sont trop âgés ou trop jeunes, ou trop pauvre, ou célibataire ou homosexuel … 💓
anabaysart · 8 avril 2021 à 14h50
pour Sunitha, c’est Christiane … de Saint Luc …où puis-je te retrouver ?? merci