Comment gérer mon adoption ?
Comment gérer mon adoption ?
Tu as été adoptée. Tu le sais, mais tu ne sais pas vraiment ce que cela implique. Bien sûr, tu as compris que les parents qui t’ont accueilli alors que tu étais un bébé, ou un très jeune enfant, ne sont pas ceux qui t’ont donné naissance.
Mais tu ne comprends pas pourquoi les gens insistent sur le fait que cela fasse une grande différence dans ta vie. Car après tout, tes parents restent tes parents.
Je n’ai qu’une chose à te dire :
Bienvenue au club 😉
En effet, pendant de nombreuses années, je me suis demandée pourquoi les personnes qui découvraient que j’étais adoptée me posaient autant de questions. J’ai aussi été étonnée, voire agacée, de les entendre dire que j’étais en colère.
Mais qu’est-ce que cela pouvait bien leur faire ? Pourquoi devrait-il y avoir un problème alors que je n’en voyais aucun ?
J’ai eu une enfance normale. J’ai grandi comme tous les autres enfants. J’ai dû aller à l’école, puis faire des études, trouver des stages puis un travail. J’ai eu des amis et d’autres personnes qui ne m’aimaient pas. J’ai eu des hauts et des bas. Bref, la vie quoi !
Car, même si j’ai été adoptée, je n’en reste pas moins un être humain, n’est-ce pas ?
Les autres…
Alors pourquoi cela avait-il l’air de chagriner bien plus de personnes que moi-même ? Je me suis longtemps posée cette question.
Je n’avais pas l’impression d’être différente.
Alors pourquoi me parlait-il de colère renfermée ? De sentiment d’injustice ? Pourquoi certaines personnes me disaient même que j’avais un problème ?
À présent, je comprends. Et j’ai envie de vous expliquer ce qu’il s’est passé.
Et moi
Bonjour, je m’appelle Sandra. Je suis née en Bolivie, un pays au centre de l’Amérique du Sud.
Je suis arrivée en France, et plus précisément en Bretagne, à l’âge de 13 mois. J’ai été accueillie dans une famille aimante, aimée tant par la famille proche que par les amis de ceux que j’appellerai jusqu’à la fin de mes jours : mes parents.
Pendant longtemps, mon adoption n’a pas été un problème. Ou, dans tous les cas, je ne le considérai pas comme tel.
Mais ma famille proche ne le voyait pas ainsi. Quant à mes amis, ce n’était pas un sujet, même pour ceux qui connaissaient mes parents (et qui donc savaient que j’étais adoptée). C’est moi qui ai rendu le sujet tabou.
Ma mère m’a souvent répété, à partir de mes 18 ans, que je pouvais regarder mon dossier d’adoption quand je le souhaitais.
Savez-vous à quel âge j’ai osé l’ouvrir ? À 36 ans !
Relier les points
5 ans plus tard, et alors que je peux regarder en arrière de façon sereine, j’ai compris. J’ai compris ce que les gens voulaient dire par colère ou mal-être. Je repense aussi aux réflexions, très déplacées de certains membres de la famille plus ou moins éloignée.
Steve Jobs parlait de relier les points, « Connecting the dots » lors de son discours à Stanford. C’est seulement en regardant en arrière que l’on peut comprendre comment différentes phases de notre vie s’imbriquent. C’est puissant tellement c’est vrai !
Car, si je regarde en arrière, je vois tout ce que j’ai fait, tout ce que je n’ai pas osé faire, toutes ces rencontres ratées, ces opportunités perdues, ces échecs. À cause, principalement d’une chose : le mal-être qui s’est immiscé dans ma vie, au regard de tous sauf du mien.
Pourtant, mon corps a bien essayé aussi de me le dire (+20 kilos en 20 ans !). Mais rien à faire, de toute façon, je ne l’avais jamais écouté, ce corps. Jusqu’à il y a encore peu, mon corps et ma tête étaient vraiment 2 parties séparées, déconnectées entre elles ! Mais ça, on aura l’occasion d’en reparler.
Se tourner vers ce qui fait mal…
Je suis tombée il y a quelques jours sur une citation, elle aussi très parlante.
Cette citation précise que, pour aller mieux, l’on se tourne vers ce qui fait le plus mal, seulement lorsque l’on a épuisé toutes les autres voies.
En faisant le point sur ma vie, c’est bien ce que j’ai fait !
J’ai essayé 1000 régimes pour reperdre mes 20 kilos.
J’ai voyagé à l’autre bout du monde en pensant que l’herbe était plus verte ailleurs. Bien entendu, j’ai adoré tous mes voyages, ils m’ont aidé à m’ouvrir l’esprit et ouvrir le champ des possibles. Mais certains voyages étaient plus une fuite en avant, ce dont je n’avais pas conscience à l’époque.
J’ai également changé d’entreprise tous les 2/3 ans, j’ai changé de métier, 3 fois. J’ai travaillé dans plusieurs pays à travers le monde.
Je me cherchais, je cherchais quelque chose dont je n’avais pas conscience.
Depuis, beaucoup de choses se sont éclaircies. J’ai mis des mots sur des maux. J’ai compris ma fuite en avant, mon malaise, ma volonté de vouloir toujours changer les choses, et même mon incompréhension par rapport à d’autres situations ou personnes.
Cette chose qui faisait mal et vers laquelle je me suis tournée, c’est mon adoption.
Je n’avais pas compris à quel point cet acte qui s’était déroulé sans que l’on me demande mon avis m’avait affecté, alors que j’avais tout pour être heureuse.
Du déni à l’acceptation, un pas immense.
Je me suis penchée sur mon adoption, à 36 ans, alors que j’avais tout tenté auparavant, pour me sentir mieux, pour réussir.
… pour aller mieux !
Et c’est pour que vous évitiez ces mêmes erreurs j’ai décidé d’en parler clairement, en toute transparence. Ou plutôt, c’est pour que vous, puissiez comprendre le pourquoi du comment qu’aujourd’hui je m’ouvre.
Car vous savez quoi ? Ça fait du bien ! Ça fait de comprendre pourquoi on a eu tel ou tel comportement, telle attitude, telle pensée. Ça fait un grand bien d’accepter ses différences, de mieux assimiler comment les gens nous perçoivent. Mais aussi, de se dire que l’on a le droit d’être en colère.
De mon côté, j’ai fait mon cheminement seule. Personne dans mon entourage ne pouvait comprendre et je pensais être la seule adoptée au monde. Alors ma quête, mes quêtes ont été longues et ardues.
Mais l’on n’est pas seule dans cette situation. Saviez-vous que ces 100 dernières années, il y a eu plus de 100 000 adoptions à l’international ⁉️
Se libérer pour aller mieux
À mon habitude, je ne traîne pas sur les problèmes mais plutôt comment les résoudre.
Alors j’ai décidé de créer ce que je n’avais pas trouvé : un espace de paroles rien que pour vous.
Pour que, enfin, vous osiez exprimer clairement ce que vous ressentez, ou au contraire, ne rien dire, car un silence a aussi son importance. Pour vous libérer d’un poids que vous avez de plus en plus de mal à supporter.
Comment ?
Dès la fin du mois de Mai, je co-animerai, avec Danièle Valérie, un cercle de paroles spécial “Conscientiser son adoption”. Mais plus à ce sujet, ultérieurement.
Mettre des mots sur des maux est libérateur, je souhaite pouvoir vous aider à passer cette étape dans la sérénité et l’écoute.
À bientôt,
Sandra
Envie d’en savoir plus ? Laissez-moi un petit commentaire et je vous renseignerai sur les différentes dates et fonctionnement.
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